Un oiseau sur la branche Une vision haut perchee de l'actualite

9Juil/21Off

La route vers la transition arabe

La Tunisie, considérée comme un pionnier dans la région, à l'origine de la révolution du jasmin, symbole d'un processus de transition en douceur, caractérisé par le consensus et l'inclusivité, est déchirée par les clivages idéologiques, la violence politique, la crise économique et un manque de confiance plus large dans sa propre capacité à surmonter l'impasse actuelle.
L'Égypte, considérée comme le mauvais garçon des révolutions, poursuit sa route cahoteuse vers une nouvelle forme de relations entre le gouvernement et l'État et la société. La nouvelle constitution, après avoir été soigneusement analysée, est moins révolutionnaire qu'il n'y paraît. Bien que n'étant pas extrêmement dangereux en termes de limitation des libertés civiles, y compris les droits des minorités et des femmes, selon beaucoup, cela créera probablement des problèmes étant donné son imprécision et sa juxtaposition d'articles et de normes qui échouent à un test de cohérence. L'économie, qui jusqu'à récemment semblait au bord du salut grâce à un prêt du FMI, devrait maintenant dérailler (compte tenu de la diminution rapide des réserves monétaires dans un contexte économique globalement fragile) si aucun accord n'est négocié.
Une chose que les transitions égyptienne et tunisienne ont en commun est la critique que leurs partis islamistes au pouvoir reçoivent en termes de livraison des biens publics qui leur ont été confiés. On cite souvent le manque de compétence, l'inexpérience, les divisions que l'on retrouve au sein de ces partis. Le charisme personnel des dirigeants nouvellement élus dans aucun des deux pays ne suffit à apaiser le mécontentement et l'inconfort du public. Les deux pays montrent les difficultés de changer les cultures politiques et de s'adapter à de nouvelles: si la contestation est devenue beaucoup plus répandue qu'avant les révolutions, elle n'est en aucun cas devenue une pratique courante. Le syndicat indépendant égyptien, créé après le début de la révolution, peine à fonctionner et certains de ses membres ont été persécutés. Les clivages prennent de nombreuses formes dans les deux pays mais ne se limitent pas à celui entre laïcs et islamistes de toutes sortes, ni entre zones urbaines et rurales, voire transversales, par exemple sur les questions socio-économiques. Là, de manière inattendue, les Frères musulmans égyptiens défendent leur marché libre, leur vision néolibérale du monde, tandis que l'Ennahda tunisien adhère moins strictement à ce paradigme.

Remplis sous: Non classé Commentaires
Commentaires (0) Trackbacks (0)

Désolé, le formulaire de commentaire est fermé pour le moment

Trackbacks are disabled.