Un oiseau sur la branche Une vision haut perchee de l'actualite

23Oct/18Off

Demain une “captothèque” dans sa ville

En 2025 à Grenoble, l’association en charge de la qualité de l’air choisi de tester une approche plus participative. Sur la base d’un premier projet de capteurcitoyen (une trentaine de personnes accompagnées et équipées de capteurs), un nouveau projet à l’échelle de la région en partenariat avec la Coop InfoLab de Grenoble voit le jour. Une “captothèque” est mise en œuvre, où les citoyens peuvent venir s’équiper de capteurs pour un temps donné et bénéficier de formations et de conseils sur leur utilisation. Les enfants sont également sensibilisés à leur rôle futur de contributeur à la qualité de leur territoire. Et les startup du domaine peuvent venir tester et proposer leurs outils et démarches auprès des citoyens et des experts de l’association. L’idée est de progressivement construire un espace d’action collective, qui permette d’hybrider expertises techniques (publiques, privées, citoyennes) et mobilisation citoyenne autour de ce sujet de la pollution de l’air. Son périmètre s’élargit peu à peu à d’autres thématiques de pollution (eau, sol, aliments…). La captothèque regroupe les données produites, les nettoie si besoin, leur donne de la visibilité, les injecte dans d’autres processus où elles pourraient être utiles. Cette relation avec les citoyens permettra aux pouvoirs publics d’engager des démarches collectives de transitions. Aujourd’hui, le discours sur les écogestes est limité par son approche individuelle, qui n’est pas l’échelle où le changement est le plus facile à créer. Dans ce contexte, la captothèque facilite l’hybridation avec des “transition tech” telles que Koom qui fonctionnent sur l’agrégation des engagements écologiques citoyens pour faire changer les comportements. Par exemple, “je m’engage un jour de pic de pollution à ne pas prendre ma voiture si X habitants font de même” devient un levier important pour changer les comportements, en s’appuyant sur des solutions technologiques (par exemple celles de la startup Ambiciti) permettant de modéliser cet “effacement” et de rendre visible l’impact agrégé de cet engagement collectif. Cela facilite le travail de persuasion. La captothèque, en favorisant le crowdsourcing citoyen et donc la connaissance du territoire, favorise l’appropriation par les citoyens des phénomènes urbains. La ville veut pouvoir compter sur les citoyens en cas de besoins, que ce soit durant une crise ou pour la mise en œuvre d’une politique publique peu populaire ou technique [voir scénarios extrêmes “Coup de chaud urbain : immobilisme vs résilience”]. Les citoyens peuvent également agir sur des choix d’implantation d’entreprises polluantes, ou demander collectivement des changements. L’exemple de la captothèque reflète également une approche plus collective de collaboration avec les startups impliquées sur ce sujet, où l’acteur public en charge ne s’arrogerait pas le monopole de la connaissance. Elle serait le lieu où une gouvernance émergerait avec les différents acteurs du champ afin de trouver des réponses aux interrogations suivante : comment s’assurer de cohérence des messages adressés aux citoyens ? Les collectivités territoriales, compétentes sur cette question sanitaire, peuvent-elle, doivent-elle conserver une certaine maîtrise de la communication dans cet écosystème ?

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