Un oiseau sur la branche Une vision haut perchee de l'actualite

19Jan/18Off

Autant en emporte l’étroitesse d’esprit

À Memphis (Tennessee), un cinéma, l’Orpheum Theater, organisait depuis plus de trente ans un festival annuel de films classiques, et il programmait presque chaque fois Autant en emporte le vent. Or il a annoncé qu’en 2018, il s’abstiendrait. Motif : une partie de la population estimait « insultant de donner une vision romantique du Sud et de l’esclavage » dans une ville où Martin Luther King a été assassiné. Je n’ai pas d’avis personnel, j’ai vu ce film une demi-douzaine de fois, j’ai lu deux fois le livre, et remarqué que la version filmée n’utilisait pas l’épisode où les personnages blancs supposés sympathiques, comme Ashley Wilkes et Rhett Butler, lancent une expédition punitive contre des Noirs ayant commis une agression. Il n’empêche que censurer a posteriori un classique du cinéma, c’est un peu balourd, et j’attends avec impatience qu’on interdise L’avare, de Molière, sous prétexte que Cléante, qui avait voulu emprunter de l’argent (à son père, mais il ignorait ce détail), s’écrie « Comment diable ! quel Juif ! quel Arabe est-ce là ? » parce que le prêteur anonyme exigeait un intérêt de 25 %. Et puis, faut-il rappeler que Hattie McDaniel, l’interprète du rôle de Mammie, la nourrice de Scarlett O’Hara, a été récompensée par un Oscar – le premier décerné à une actrice noire ? Les gens de cinéma ne sont pas aussi racistes qu’on le croit. Ne fourrons pas de la politique partout.

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